Le cyberharcèlement - #casd'école

Le cas d’école c’est celui qui nous embête, qui fait des réflexions méchantes, qui se croit au dessus de tout… mais il a tort ! Il n’a pas tous les droits. Alors stop aux cas d’école et au cyberharcèlement. 

Pour illustrer cela, Alix nous raconte sa vie et ses ressentis. Découvrez ce qu’est le cyberharcèlement et comment s’en protéger grâce à cet article.

• La série cas d’école : c’est quoi ?
• Salut, moi c’est Alix et je vais vous dire ce que je vis
• Un jour parmi tant d’autres
• Ça part toujours de pas grand-chose
• Le cyberharcèlement, c’est du harcèlement
• Protégez-vous du cyberharcèlement
• On n’a pas toujours quelqu’un à qui parler

“J’ai 15 ans et un peu comme tous les ado de mon âge, je vais au lycée. On peut pas dire que ma vie soit extraordinaire. 

Comme tout le monde, mon quotidien se résume à aller en cours, chiller sur mon téléphone ou sur Netflix, manger des fast-foods et dormir. Ah oui, je fais aussi de la natation depuis 10 ans. C’est un sport assez cool, ça me permet de me changer les idées. 

Mes amis ? Ça va, j’en ai 2 ou 3. Mais j’aime pas passer trop de temps avec les gens, je préfère me la jouer solitaire, c’est plutôt ça mon truc. Parfois, je trouve les autres différents de moi. Tout le monde se mêle de la vie de tout le monde. Tout le monde juge, je ne comprends pas trop pourquoi. 

Enfin bref, vous en savez un peu plus sur moi. J’ai pensé que c’était important puisque vous allez suivre mon quotidien. Alors voilà : moi c’est Alix et ça, c’est ma vie.” 

“ Mardi matin, 07h50 : j’ouvre un œil et je prends mon téléphone. Roh 🤬, je suis en retard. J’enfile vite un jean, mon sweat le plus confort et je fonce vers l’arrêt de bus. J’ai à peu près 20 minutes de trajet jusqu’au lycée alors j’ai le temps d’être sur mon tel, je décide donc de passer le temps sur Insta. 

J’ouvre l’appli et je vois que j’ai 4 messages : peut-être des gens qui ont réagi à ma story d’hier ? En ouvrant le mp, je découvre que c’est une fille de ma classe qui a créé un groupe. J’ouvre la conversation et je vois ma story envoyée avec un message disant “Non mais regardez sa tenue franchement, et sa coiffure ! Je suis morte de rire 😭”. 3 autres personnes ont répondu en se moquant de moi, et 8 personnes ont liké son message. J’ai immédiatement les larmes qui me montent aux yeux mais je ne veux pas que ça se voit. Je quitte l’appli et je mets mes écouteurs et j’écoute de la musique jusqu’à la fin du trajet pour penser à autre chose. 

J’arrive au lycée et je croise Léo, un de mes amis d’enfance. On discute un peu puis on va chacun de notre côté en cours. La matinée se passe, je suis en cours de maths et je vois que certains sont sur leur tel et rigolent à travers la classe. Et là, j’aperçois sur le téléphone de mon voisin un montage photo de moi : c’est la même fille que le message Insta de ce matin. Je les entends rire pendant tout le cours et en sortant un mec me regarde, me montre le montage photo et dit “tu vois, tu serais mieux comme ça ahahah”, quel imbécile. Bref. Il est l’heure d’aller à la cantine. Aujourd’hui c’est prévu que je mange avec Eva et Alex, ce sont de bons amis à moi. Avec ce qu’il vient de se passer, je me sens assez mal et j’ai pas trop envie de parler, mais je décide de faire un effort. On fait la queue pour nos plateaux et je vois un groupe d’élèves chuchoter et me regarder. C’est sûr, ils ont vu le montage photo et sont en train de parler sur moi. Ça me coupe l’appétit, je préfère retourner dans la cour et ne pas manger. Je pars soudainement et mes amis ne comprennent pas, mais tant pis. Quelques minutes plus tard, la cloche sonne et je retourne en cours. Je suis en chimie et à un moment donné, je pose une question à la prof. Et là, Clément s’est exclamé “mais comment on peut demander un truc aussi débile ?”. Tout le monde s’est mis à rire ! J’ai immédiatement quitté le cours pour me réfugier dans les toilettes. C’est la goutte de trop : je fond en larmes. La journée touche enfin à sa fin, je peux quitter ce lycée de 🤬 et aller me vider la tête. 

Le mardi je finis à 15h00 et j’ai entraînement de natation à 16h30. J’arrive un peu en avance dans les vestiaires et mes coéquipiers arrivent au compte-goutte. Je parle vite fait avec plusieurs d’entre eux, on s’entend bien. Je finis de me changer, et je check mon téléphone qui vient de sonner avant d’aller au bord du bassin. “Mariane vous a identifié dans sa story” : encore elle, c’est une blague ! J’espère qu’elle a pas mis son montage photo en story, tous les gens du lycée la suivent… Bingo, on voit ma tête déformée accompagnée d’un magnifique GIF moqueur. J’ai les larmes aux yeux mais le coach m’appelle, l'entraînement va commencer. Je me pose au bord du bassin en pensant à ce que je viens de voir. À côté de moi, plusieurs membres de l’équipe se rassemblent pour faire un Tiktok ensemble. Ça avait l’air super drôle, ils ont fait la nouvelle trend. J’ai l’impression qu’ils m’ignorent complètement. Peut-être qu’ils ont tous vu cette fameuse photo et que maintenant ils ont honte de me parler… 

L'entraînement est fini, je meurs de faim. J’espère que maman aura pris un McDo avant de passer me prendre, ça me remontera un peu le moral. Je me rhabille en vitesse, je monte dans la voiture et bingo ! Elle y a pensé ! Une bonne soirée Netflix s’annonce, j’en avais bien besoin. 

Une fois mon Big Mac avalé et mes 3 épisodes d’Outer Banks regardés, je file à la douche. Pendant ce temps, je repense à tout ce qu’il s’est passé aujourd’hui. Pourquoi prendre le temps d’être méchant ? Et dans quel intérêt ? Je ne comprends pas en quoi c’est drôle de se moquer de quelqu’un… On ne se connait même pas ! Peut-être que les autres pensent comme elle. Pourtant je pensais être sympa avec tout le monde… Bref, ma sœur frappe à la porte depuis 3 minutes pour avoir la salle de bain, il est temps d’en sortir. 

Je vais me coucher. Je préfère lire un livre que d’être sur les réseaux sociaux, de peur de tomber sur une nouvelle moquerie à mon propos. Je commence à m’endormir et je sens mon tel vibrer. C’est mort, je regarde pas, je suis sûre que c’est encore quelqu’un du lycée. Je pense à demain et je stresse. Je pense que je vais dire à maman que je suis malade. Je ne veux pas passer la journée à supporter le regard des autres. Enfin bref, il faut que j’essaye de dormir, ça m’évitera de penser à tout ça. ”  

Le cyberharcèlement c’est du harcèlementvirtuel. Il se pratique à travers les écrans : téléphone, tablette et ordinateur. Le plus souvent, on le trouve sur les réseaux sociaux, par sms ou encore les jeux en ligne, les forums et les chats… bref, le cyberharcèlement peut être partout ! 

Mais comment le détecter ? Du cyberharcèlement, ça passe par des injures ou diffamations publiques comme des insultes, des rumeurs ou des groupes/pages créés contre quelqu’un. Le cyberharcèlement c’est aussi la publication d’une photo ou vidéo compromettante d’un individu, ou du sexting (publication de messages, photographies ou vidéos à caractères sexuels). Le cyberharcèlement, c’est aussi l'usurpation d’identité : piratage de comptes, création d’un faux compte ou site web et phishing (hameçonnage pour obtenir des renseignements personnels). 

Vous voyez, le cyberharcèlement, c’est tout ça. Et si vous avez l’impression d’être concerné par un ou plusieurs éléments de cette liste, il faut en parler. Car le cyberharcèlement a des conséquences !

Quelles sanctions ? Selon la loi, les injures et la diffamation publique sont passibles de 12 000€ d’amende. Le non-respect du droit à l’image peut encourir 1 an de prison et 45 000€ d’amende. Quant à l’usurpation d’identité, cela peut entraîner 1 an d’emprisonnement et 15 000€ d’amende.

Le cyberharcèlement a un plus gros impact que le harcèlement puisqu’il nes’arrêtejamais. Il suit la victime jour et nuit, n’importe où puisqu’il se fait virtuellement. Le cyberharcèlement c’est de la cyberviolencepsychologique. Il peut entraîner chez les victimes une insécurité, une perte de confiance en soi, un mal-être, des angoisses voire de la dépression. 

Vous n’êtes pas le(la) seul(e) ! En France, 20% des jeunes de moins de 18 ans ont connu le cyberharcèlement. Réduisons ce nombre, il faut en parler !

Si vous vous sentez concerné par le cyberharcèlement, il faut en parler. C’est normal de se sentir bouleversé, de ne pas avoir les idées claires ou d’avoir peur de ne pas être compris. Mais il existe de l’aide pour vous donner confiance en vous et vous donner des solutions. Alors la meilleure chose à faire, c’est d’en parler.

Vous pouvez contacter Net Ecoute au 3018. Vous trouverez au bout du fil des personnes qui vous écoutent et vous accompagnent pour trouver de vraies solutions à votre situation. 

Vous êtes dans une situation de cyberharcèlement ou vous connaissez quelqu’un qui le subit, il faut en parler ! Protégez-vous dès maintenant grâce aux astuces, parlez-en autour de vous et n'hésitez pas à contacter Net Ecoute.

Vous souhaitez en apprendre d'avantage sur nos sensibilisaitons ? Découvrez notre article sur le cycle de la violence...

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