VSS : Le cycle de la violence

Fin février 2023, Hilona Gos, candidate de télé-réalité, a publié une série de 3 vidéos sur sa chaîne YouTube dans lesquelles elle témoigne et explique les violences conjugales qu’elle a subies lors d'une relation avec un candidat de télé-réalité. Ayant une forte influence, notamment sur les plus jeunes, il semble intéressant de revenir sur un thème important et au cœur des Violences Sexistes et Sexuelles : les mécanismes d’emprise qui empêchent les victimes de quitter ce genre de relation toxique. Pour rappel, les VSS sont lorsqu’une personne impose à autrui un propos (oral ou écrit), un comportement, un contact à caractère violent et sexuel. Une femme sur 2 a déjà subi une violence sexuelle en France.  

Les violences conjugales

Selon le Ministère chargé de l'Égalité entre les Femmes et les Hommes, de la Diversité et de l’Egalité des Chances, les violences au sein du couple dites les violences conjugales sont la manifestation d’un rapport de domination que l’auteur instaure sur sa victime et qui se traduit par des agressions physiques, sexuelles, psychologiques, verbales et économiques. Ces agressions sont récurrentes, souvent cumulatives. Elles s’intensifient et s’accélèrent avec le temps, pouvant aller jusqu’à l’homicide. Les violences au sein du couple diffèrent des disputes ou conflits conjugaux dans lesquels deux points de vue s’opposent dans un rapport d’égalité.

Les violences peuvent exister quelle que soit la configuration conjugale (couples cohabitants ou non, mariés ou non, petits-amis, relations épisodiques, etc.) pendant la relation, au moment de la rupture ou après la fin de cette relation. Les violences au sein du couple sont donc un ensemble d'actes, de propos et comportements par lequel un des deux partenaires ou ex-partenaires veut contrôler, dominer et détruire l’autre. 

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Quelques exemples...

  • Il me dit « Tu n’es bonne à rien. » 
  • Il me dit « Si tu m’aimes, ne va pas à ton rendez-vous avec ta copine, reste à la maison. » 
  • Il contrôle et/ou pirate mon téléphone portable, mon compte internet, mes réseaux sociaux, mes comptes bancaires et autres comptes administratifs. 
  • Il menace de me frapper, de me tuer, ce qui accentue un climat de peur et anxiogène. 
  • Il veut toujours savoir où et avec qui je suis. 
  • Il met en ligne sans mon consentement mes photos ou vidéos intimes. 
  • Je travaille mais c’est lui qui a mon carnet de chèques et ma carte bleue
  • Quand j’entends la porte de la maison s’ouvrir, je me demande ce qui va se passer ce soir, j’ai peur. 
  • Après m'avoir agressée, il me promet de ne plus recommencer
  • Il me force à avoir des relations sexuelles alors que je ne le veux pas. 
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Des conséquences dramatiques

Le nombre d'enregistrements de violences conjugales par les services de police et de gendarmerie a quasi doublé depuis 2016. Il s'agit principalement de violences physiques et la majorité des victimes sont des femmes. Les départements qui dénombrent le plus de femmes victimes sont la Guyane, la Seine-Saint-Denis, le Nord, la Réunion, le Pas-de-Calais et le Lot-et-Garonne.

Dans une relation amoureuse marquée par des violences conjugales, des victimes collatérales existent : 398 310 enfants ont été exposés aux violences conjugales d’un père, d’un agresseur, sur une mère, une victime en 2019 (Haut conseil à l’égalité). Édouard Philippe, alors Premier ministre, affirmait en 2019 : « Tant que les hommes se convaincront qu’ils peuvent frapper la mère de leurs enfants sans être de mauvais pères, on peut, hélas, redouter, qu’ils continueront à le faire ». De plus, au-delà des violences au sein du couple, ces enfants sont bien souvent eux-mêmes victimes de violences physiques, psychologiques et sexuelles. Cela intensifie la peur et l’anxiété dans les foyers.

Le saviez-vous ?

Les services de sécurité ont enregistré 208 000 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire en 2021. C’est une augmentation de 21 % par rapport à 2020.

Les mécanismes du cycle de la violence

Selon l’association Solidarité Femmes, la représentation du cycle de la violence conjugale n’est pas exclusive mais elle présente une majeure partie des phases et situations rencontrées. On la segmente en plusieurs phases qui se suivent. Cette succession de périodes a pour conséquence de maintenir un état d’incertitude permanent, d’espoir que les périodes “agréables” vont durer, de questionnement sur sa part de responsabilité et donc cela agit directement sur la culpabilité. Nous voyons donc quatre grands temps :

  1. La tension se manifeste de plusieurs façons : longs silences, absences prolongées inquiétantes, menaces, ton agressif, gestes brusques. La femme sait que la tension conduit souvent un éclatement. La tension inquiète donc la victime, qui sait qu’une crise risque de survenir dans le couple ;
  2. La crise, ou l’agression, se produit généralement quand la victime tente d’exercer du pouvoir et chercher à reprendre le contrôle d’une décision de sa vie. L'agresseur utilise alors la violence pour imposer ses choix. Cette violence peut être psychologique, verbale, physique, sexuelle... Face à cette situation, la victime se sent souvent impuissante et il devient compliqué d’apaiser son partenaire et ses comportements.
  3. La phase de justification est comme un processus de désengagement moral de l’agresseur. Ainsi, le conjoint cherche à faire comprendre pourquoi il a agi de cette manière, en exprimant souvent des reproches et en mettant en avant des circonstances extérieures pour faire relativiser ses gestes. Il utilise les excuses, minimise les faits, reste dans le déni, en claire, il se déresponsabilise de ses comportements passés. Pour la victime, bien souvent, ces justifications sont plausibles et recevables.
  4. La phase de lune de miel est un moment pendant lequel l’agresseur fait des promesses, des cadeaux pour se réconcilier avec la victime. Il peut aussi tenter de la culpabiliser en menaçant de se faire du mal (« C’est la dernière fois » « Je vais me suicider si tu pars »…). Pendant la “lune de miel”, la victime, quant à elle, retrouve le calme et espère que ce changement de comportement va durer ainsi elle lui (re)donne chance, lui apporte son aide voire change ses propres habitudes.
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Pour résumer, l’agresseur exerce donc un réel contrôle où il contraint et menace sa victime afin de la rendre dépendante et subordonnée. Les agresseurs intimident, humilient, manipulent et/ou isolent pour imposer leur pouvoir et leur contrôle.

Comprendre les violences conjugales est un préalable indispensable à toute action de prévention. Les violences conjugales sont interdites et punies car elles bafouent les droits des victimes. La victime de violences conjugales peut bénéficier de mesures de protection de la part des pouvoirs publics ou d’associations dédiées. Empêcher les violences faites aux femmes est devenu un véritable enjeu de santé publique au même titre que l’alcoolisme ou le cancer.

L’association Nous Toutes fait le décompte des féminicides en France et recense un décès tous les deux jours. Pour rappel, dans une société misogyne, certains hommes tuent des femmes en raison de leur genre.

Comprendre le processus cyclique de la violence dans le couple : une caractéristique des violences conjugales

Le 3919 est le numéro national de référence d'écoute téléphonique et d'orientation à destination des femmes victimes de violences.

Pourquoi s'en soucier ?

La perspective internationale est ici très importante...

En Europe, la collecte de données sur les violences conjugales reste un défi car il manque toujours des statistiques fiables sur le sujet, du fait de méthodologies de collectes différentes et que chaque victime de violence conjugale n’en parle pas nécessairement. Cependant, Amnesty International a publié les résultats de l’enquête de l’Agence des droits fondamentaux de l’UE de 2014. On y voit qu’en Europe, environ 43 % des femmes ont déjà subi une forme de violence psychologique ou des comportements abusifs de la part d’un partenaire. Cela équivaut à près de 76 millions de femmes.

Pour aller plus loin !

Parce que les violences faites aux femmes ne s'arrêtent pas aux actes physiques, découvrez notre article sur le sexisme !

Vous pouvez aussi découvrir les différentes sections du blog SMILE de la Smeno :

 

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